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Agneepath est sorti dans sa première version en 1990 avec dans le rôle principal Amitabh Bachchan, la légende vivante de Bollywood. Echec au box-office, l’oeuvre est devenue culte par la suite et a participé à construire l’image de l’acteur comme celle du « jeune homme en colère ». J’ai vu cette version mais je n’en ai qu’un souvenir fragmenté et je faisais autre chose à certains moments du film donc il faudrait que je le revois avant de vous en parler. Aujourd’hui, je vais me concentrer sur le remake de 2012 avec Hrithik Roshan dans le rôle principal et Karan Johar à la production, succédant ainsi à son père Rash Johar qui avait produit le premier film. Cette fois, Agneepath a été un joli succès au box-office! Même si les grandes lignes restent semblables, les deux films diffèrent sur bien des points.

Un film avec : Hrithik Roshan, Sanjay Dutt, Priyanka Chopra, Rishi Kapoor. Réalisé par : Karan Malhotra.

Sur l’île de Mandwa, le respecté professeur Dinanath Chauhan dérange ceux qui détiennent le pouvoir et notamment Kancha (Sanjay Dutt), le fils du chef qui voudrait s’accaparer les terres du village pour démarrer une lucrative culture de la cocaïne. Pour parvenir à ses fins, il piège le professeur et monte les autres habitants contre lui. Dinanath est exécuté sous les yeux de son jeune fils Vijay qui doit alors fuir vers les bas-quartiers de Bombay en compagnie de sa mère enceinte. Avant de mourir, le père avait enseigné au garçon « Agneepath », un poème sur le parcours d’un homme et son « chemin du feu » dont les mots vont résonner tout au long du film.

Fermement décidé à venger son père, Vijay rejoint un ennemi de Kancha, le trafiquant de drogues et de fillettes Rauf Lala (Rishi Kapoor). En prenant cette voie, il se coupe de sa mère qui ne supporte pas ce qu’il est en train de devenir et veut protéger sa soeur qui vient de naitre. Quinze ans plus plus tard, Vijay (Hrithik Roshan) est devenu le bras droit de son patron du crime et a gagné la loyauté absolue du quartier pauvre dans lequel il vit depuis sa fuite de Mandwa. C’est là aussi qu’habite son amie d’enfance Kaali (Priyanka Chopra), dont il est amoureux mais à qui il ne peut promettre le mariage à cause du désir de vengeance qui l’anime. De l’extérieur, le policier Gaitonde (Om Puri), un homme droit et incorruptible, surveille les évolutions de Vijay, de Kancha et de Rauf Lala.

Si vous avez vu d’autres Bollywood où un héros musclé venge un drame de son enfance, Agneepath a quelque chose en plus. Son atmosphère, la richesse de son monde, la rage de son héros principal sont bien plus ensorcelants que des films comme le récent Zanjeer par exemple (l’original était d’ailleurs déjà joué par Amitabh Bachchan). Il y a définitivement quelque chose dans la version de 2012 comme dans celle de 1990 qui justifie que les noms de Mandwar et Vijay Chauhan aient été propulsés au Panthéon du cinéma indien.

Le film a un côté très stylisé qui ne cherche pas à donner une image réaliste du crime mais plutôt à peindre le parcours personnel et intérieur d’un homme brisé. Sur ce point, Hrithik Roshan a magistralement relevé le défi de marcher dans les traces du vénéré Amitabh Bachchan. Cependant, les deux hommes jouent dans des styles totalement différents. Bachchan jeune représentait le prototype du héros viril qui se définissait par une certaine brutalité et la conviction d’être légitime, Roshan est un acteur beaucoup plus sensible et nuancé qui dégage toujours une certaine douceur, ce qui fait de son Vijay un personnage assez différent et moins « criminel ».

Si vous suivez régulièrement mes chroniques Bollywood, vous avez sûrement remarqué que j’adore Hrithik Roshan et ce film ne fait que le confirmer. Tout au long de l’histoire, je ne pouvais m’empêcher de contempler sa grande beauté à l’écran. Scènes après scènes, je me disais « il est incroyablement beau » et une fois arrivée au générique, je n’avais qu’une envie. revoir ces moments où la caméra est littéralement éblouie par son image. Et c’est vrai que Hrithik Roshan, que je trouve déjà très beau dans la majorité de ses films, l’est particulièrement ici. Mais ce magnétisme qu’il dégage est là aussi parce qu’il crève l’écran par son charisme et porte superbement toute la complexité de Vijay. Parmi les acteurs grands publics de Bollywood, peu s’attachent à exprimer autant de nuances que Roshan dans ses rôles, y compris les plus commerciaux, et cela se révèle extrêmement important ici. Incarné par la star aux yeux verts, Vijay Chauhan devient un homme blessé au-delà du réparable qui ne parvient à surmonter son désespoir que par la rage de la vengeance. Sa sensibilité en fait aussi un personnage compliqué à la fois prêt à tout pour parvenir à son objectif, comme à s’associer à un homme qui enlève et vend des petites filles ou à trahir sans hésiter ceux qui l’ont mené là où il est, et animé par des valeurs humaines profondes. Contrairement à ce que je me souviens du personnage de Bachchan, Roshan exprime aussi de véritables sentiments douloureux vis-à-vis de son entourage. Il ne cherche pas à protéger sa soeur ou sa petite amie par honneur mais surtout par amour incontestable, parce qu’elles font partie de ces rares lumières qu’il voit dans la tempête de sa vie.

La relation de Vijay aux autres personnages est en fait l’un des points clés du film. Incertain, tatônnant, il aime sans savoir le montrer et le concilier avec l’obsession de sa vie de venger cette mort qui l’a changé. Ce doute qui surgit au coeur de son combat et révèle sa fragilité intérieure est aussi l’une des grandes beautés de son personnage. Dans la version de 1990, le combat de Bachchan semblait être le seul possible mais dans celle de 2012, Vijay va jusqu’au bout sans cesser de se demander s’il a choisi le bon chemin. La violence n’y est pas vraiment glorifiée, sauf peut-être à la fin, notamment parce que le jeu de Roshan reste toujours marqué par ses contradictions. Même si certaines de ses actions de mort sont récompensées, Vijay regarde plusieurs fois avec horreur le sang qui coule dans ses pas et cela donne une dimension intéressante à un héros de ce genre trop souvent schématique à Bollywood.

Le personnage est aussi incarné pendant la première heure par le jeune acteur Arish Bhiwandiwala qui complète brillamment Hrithik Roshan. Il parvient à dépeindre la naissance du désepoir sombre de Vijay et le traumatisme qu’il traverse avec beaucoup de justesse ; et ses yeux clairs comme ceux de Roshan accrochent le regard dès les premières scènes. Priyanka Chopra n’a pas un très grand rôle mais elle incarne parfaitement son personnage, réussisant à le rendre émouvant en peu de scènes tout en prenant en charge une importante partie des moments légers et joyeux de l’histoire. Du côté des seconds rôles, j’ai été un peu moins convaincue par les deux méchants, Rauf Lala me paraissant un peu trop inoffensif dans son style, mais il faut reconnaitre que Sanjay Dutt qui joue le grand ennemi Kancha rend franchement mal à l’aise.

Au niveau de la musique, il y a vraiment de très beaux morceaux parfaitement intégrés dans l’intrigue. Si vous n’avez jamais vu l’énorme hit Chikni Chameli dansé par Katrina Kaif en guest star, attendez de la voir dans Agneepath car ce passage où Vijay et Kancha se rencontrent sans que le criminel ne sache vraiment à qui il a affaire fait réellement monter la tension et participe à l’atmosphère particulière du film. Dans tous les cas, Chikni Chameli est un incontournable, la danse est superbe, la musique entrainante et le décor très stylisé. Je vous mets quand même la version courte (la vraie scène dure trois fois plus longtemps) car elle m’a personnellement motivée à voir le film (outre la présence de Hrithik Roshan).

En revanche, il manque quelque chose pour qu’Agneepath 2012 soit un film superbe. Une intrigue peut-être mieux organisée et un peu moins d’effets dramatiques (cris, musiques etc. à la fin notamment) aurait déjà fait beaucoup. Enormément de choses se passent, comme dans la plupart des Bollywood, mais c’est peut-être un peu trop riche pour un seul film et en s’éparpillant, l’intensité des scènes diminue et fait perdre de vue la priorité des intrigues. Enfin, il y a déjà des lignes de dialogues très belles et le poème Agneepath récité par les personnages résonne puissamment comme il résonnait dans le premier film. La mélodie des mots en hindi rendent ces vers marquants même si on se contente de les écouter sans les comprendre. Il est donc dommage que la réalisation en ait parfois rajouté dans le dramatique dans ces moments qui se suffisaient en eux-mêmes.

En bref, j’ai vraiment adoré Agneepath 2012 même si j’aurais aimé que le film puisse exploiter librement tout son potentiel. Si vous aimez Hrithik Roshan autant que moi, c’est franchement un incontournable et dans tous les cas, c’est un beau film si on est prêts à se laisser aller dans l’atmosphère et qu’on aime le style « films de criminels repentis » de Bollywood.

Roshan à un peu le même rôle que dans Mission Kashmir, non. Le méchant, on dirait Oncle Fenster dans la famille Adams. Et oui, Katrina Kaïf est une incroyable danseuse, que qui n’est pas toujours montré dans les films, bizarrement. Enfin, si je vois passer le film, je n’oublierai pas ce que j’ai lu ici.

Ah bonne remarque! Je n’avais pas fait le lien avec Mission Kashmir mais c’est vrai que c’est aussi une histoire de vengeance des parents, de mésalliance avec des gens peu recommandables et « l’ennemi » de Roshan est déjà Sanjay Dutt! J’ai vu ce film il y a longtemps donc je ne me souviens plus beaucoup des détails (il m’avait assez déçue dans son traitement du sujet) mais je crois qu’il était bien plus manichéen. le héros est manipulé, son ennemi a fait « une erreur » et est en fait quelqu’un de bon et l’amour tient une place clé dans le scénario. Au final, il y avait bien des bons et des mauvais choix pour le personnage de Roshan.

Dans Agneepath, il est lucide tout le temps. Il sait que le criminel qu’il rejoint pour l’accompagner dans son chemin de vengeance est un criminel, il sait qu’il descend sur une pente sombre en faisant ce choix de le suivre, il sait que le salut n’existe pas et il ne cache pas sa rage derrière une raison politique. c’est profondément existentiel. Je trouve le jeu de Roshan beaucoup plus nuancé dans Agneepath que dans mes souvenirs de Mission Kashmir, il a beaucoup mûri en tant qu’acteur en 12 ans et ça change aussi son héros! Après, je me mélange peut-être les pinceaux 🙂

Pour Katrina Kaif, je pense aussi qu’elle s’est beaucoup améliorée en danse et c’est pour ça qu’on ne la voit pas autant dans ses films précédents! Mais récemment, elle a fait pas mal de scènes de danses acclamées. Dhoom 3, Jab Tak Hai Jaan…

C’est surprenant ces remarques sur le manichéisme dans les films indiens car ce n’est vraiment pas ce que j’y vois. Bon, c’est vrai aussi que j’ai des pratiques spirituelles indiennes. Pour la philosophie indienne, c’est l’action qui compte, et c’est elle qui nous entraîne. Le bien contre le mal, ce sont des notions que je n’ai jamais vues de façon exclusive dans les films indiens, sans quoi je me serais ennuyée. Et dans Mission Kashmir, l’équilibre revient quand le crime est imputable aux 2, père adoptif détesté et impardonnable puis pardonné une fois que le fils à le sans de sa femme sur les mains comme le père adoptif avait du sang sur les mains des parents du fils adoptif. Ces traitements sont super, pertinents, et pour moi, ne tiennent que sur l’action. Si ce n’était pas le cas, je m’ennuierai ferme

Ah mais je ne parlais pas du manichéisme des films indiens du tout 😉 Je crois que tu as lu d’autres de mes articles Bollywood? Donc tu sais que je ne trouve pas les films si schématiques sinon je n’aimerais pas autant, à commencer par Agneepath 😉 Mais certains le sont définitivement (comme plein de films américains ou européens)! Et c’est pour ça que ceux-là je les aime moins.

Comme je l’ai dit, j’ai vu Mission Kashmir il y a près de 10 ans donc ce n’est pas très clair dans ma tête, c’est l’impression que ça m’avait laissée mais elle est peut-être fausse! En tout cas, ton interprétation de l’intrigue est très intéressante. Comme j’adore Roshan, je m’étais dit de toute façon qu’il faudrait que je revois ce film un jour donc je le ferai en pensant à ton analyse 🙂

Quand tu parles de pratiques spirituelles indiennes, tu parles de quel courant si ce n’est pas indiscret? 🙂

Je fais du Hâtha Yoga, de la méditation et je suis la philosophie du Védânta. Ca me fait plaisir d’en parler un peu, je suis carrément seule à connaître ça…Il y avait un autre film avec Roshan où il jouait un paraplégique, avec Ashwaria, tu te rappelles. C’était vraiment poignant. Qu’est-ce que j’ai pu pleurer. Moi, dans mon entourage, je ne peux même pas parler de Bollywood car les Français n’aiment pas ça. Quelle erreur. Oui, j’ai lu d’autres articles et j’y ai rencontré beaucoup cette notion de manichéisme et je ne comprends pas s’il s’agit des personnages, de l’action ou d’autre chose, en fait. Et oui, les films américains, je ne les regarde même plus tellement ils manquent de subtilité.
Tu as raison de regarder à nouveau Mission Kashmir, mais c’est un film que j’ai trouvé dur émotionnellement, même s’il valait la peine. Roshan est un danseur du diable. Et c’est gonflé pour le cinéma indien de ne pas avoir eu de préjugés envers un homme avec deux pouces sur une main. On ne ferait pas ça, nous.

Quand tu dis que tu as vu la notion de manichéisme dans d’autres articles, tu parles des miens ou en général? Parce que si c’est les miens, je veux bien que tu me dises où. Je ne suis plus forcément d’accord avec certaines phrases de mes vieux articles et donc peut-être qu’il faudrait que je me corrige (je ne les relis pas tous régulièrement). Or je n’ai pas en tête de quel film j’ai pu parler comme ça. J’ai effectivement trouvé Krrish 3. Zanjeer et Race 2 sur lesquels j’ai écrit très schématiques dans leur intrigue mais par exemple, je ne qualifierais pas Race 2 de « manichéen » pour autant (les motivations des personnages sont tellement fluctuantes qu’on ne sait jamais vraiment qui est bon qui est mauvais!). Bref, n’hésite pas à me faire remonter si un de mes articles t’a paru balayer trop vite un film sous couvert de « manichéisme ».

Mais si tu parles d’articles extérieurs, je pense que certains Bollywood sont proposés à des journalistes ciné qui n’ont pas l’habitude et se retrouvent un peu surpris par cette ambiance différente. En France, j’ai rencontré pas mal de personnes très curieuses de découvrir cette industrie même si d’autres sont vraiment fermées malheureusement

Le film dont tu parles avec Roshan et Rai c’est Guzaarish! Je ne l’ai pas encore vu mais c’est bien évidemment sur ma liste depuis un moment et ce que tu dis ne fais que me renforcer dans cette idée 😉

Ton approche des spiritualités indiennes, tu l’as développée en France? C’est intéressant de voir que tu balayes autant de choses! Tu t’intéresses aussi aux principes ayurvédiques?

Bon pour Mission Kashmir, tu vois, je ne me souvenais même plus que Roshan dansait dedans et je l’adore comme danseur donc tu m’as convaincue, je vais le revoir 😉 D’autant plus que j’ai encore le DVD chez mes parents!

Oui, c’était bien tes articles, mais de ce que je vois, la cause en était au fait que tu traites de films d’action, j’ai l’impression, et j’en connais peu. Mission Kashmir, Dabbang, et Main hoo na, par exemple. Enfin, je crois que c’était ça. Mais ça n’est pas important, parce que j’ai compris maintenant ton point de vue et il n’y a donc plus de flou.
J’ai appris en France. Je suis initiée à un mantra, il y a des statues de dieux et déesses chez moi qui sont honorées ( ça me fait bizarre d’écrire ça à quelqu’un de ma culture. ) et dès que ça ne va pas, selon la manifestation, je comprends que c’est Pitta, Vata ou Kapha qui me joue des tours. Alors, je suis le bon régime et les recommandations et…Grâce au lait au curcuma, je m’évite les trop grosses crises d’asthme, d’urticaire, la toux…Alors, qu’est-ce que tu en dis. Peut-on dire que je m’intéresse à l’ayurvéda ?
Tu comptes écrire des articles dessus.

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